BORÉALITÉ: des pousses d’épinette marinées dans un verre de lait

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C’est drôle qu’on soit tellement à l’aise à cuisiner le cari, la vanille et les olives, qui viennent pourtant de loin, tandis qu’on utilise si peu le thé des bois, l’amélanchier ou les pousses d’épinettes marinées.

 

J’adore le cari et les olives. Vraiment.

 

Je pense que c’est une richesse d’être ouverts aux cuisines et aux parfums du monde. Et je n’ai nullement envie de jeter mon garam masala, de bouder mon pimenton ou de me priver de cumin pour ne cuisiner qu’au thé du Labrador, aux cœurs de quenouille et au sureau. Au contraire, c’est la diversité qui est si intéressante.

 

Mais justement, nos armoires à épices et condiments ne seraient-elles pas plus intéressantes si les parfums d’ici côtoyaient ceux d’ailleurs ?

 

Pourquoi achetons-nous plus d’olives que de pousses d’épinettes marinées ?

 

Il y a la question de la disponibilité. Les olives sont disponibles partout, de l’épicerie fine aux grandes surfaces. Les pousses d’épinettes marinées, c’est une autre histoire. Pourtant, il y a beaucoup plus d’épinettes que d’oliviers dans les paysages de notre coin de pays.

 

Ensuite, il y a la question de savoir quoi en faire. Je peux nommer des dizaines de plats où j’aime ajouter des olives, mais je n’ai jamais goûté les pousses d’épinettes marinées. Sommes-nous analphabètes de nos propres saveurs ?

 

« Les produits boréaux, c’est une appropriation de ce qui nous appartient. Cela ne devrait pas être de l’exotisme. Cela devrait être notre quotidien. »

 

Comment mettre un peu plus de boréalité au menu

 

Commençons par prendre plaisir à la mettre au menu simplement un peu plus souvent qu’on a l’habitude de le faire.

 

Pour ma part, j’ai un accès facile à toutes sortes de saveurs d’ici et d’ailleurs : je suis chanceuse de vivre près du Marché Jean-Talon. C’est vrai que c’est moins facile de trouver les produits sauvages et les saveurs boréales dans les grandes surfaces.

 

Mais il y a une solution pour que quiconque à travers la province puisse savourer un peu de boréalité. Vous l’avez au bout des doigts si vous lisez ce texte : internet. Voici des exemples de sites où il est possible d’en commander en quelques clics :

 

« La cuisine boréale, on est en train de la définir au Québec. C’est encore un peu difficile à décrire. Au fond, on crée une identité avec ce qu’on trouve autour de nous. Comme on a de délicieux produits, il faut en profiter ! »

 

Boréalité jusque dans le verre de lait

 

Avez-vous remarqué un nouveau lait sur les tablettes de votre épicerie depuis deux semaines ?  Commercialisé par une coopérative de producteurs laitiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le lait nordique biologique a comme particularité d’être le tout premier produit certifié « AgroBoréal ».

 

Ce nouveau lait nordique n’est ni parfumé au gingembre sauvage, ni au sapin baumier. Ici, la boréalité prend un autre sens, moins « sauvage » et davantage « agricole ». En effet, la région du Saguenay-Lac-St-Jean est située au nord du 48e parallèle et naturellement isolée des autres régions. Selon le créneau AgroBoréal, ces conditions géographiques et climatiques nordiques lui font bénéficier d’un terroir unique et propice à des pratiques agricoles responsables (par exemple en minimisant l’usage d’antibiotiques), permettant aux agriculteurs de nourrir leurs vaches de fourrages et de grains de grande qualité.

 

La boréalité est source de saveurs et de plaisirs gourmands à découvrir et apprivoiser. Elle semble offrir des opportunités en termes de production alimentaire responsable.

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